mercredi 25 août 2010

Les auditeurs ont la parole


"Je vous remercie de prendre mon intervention à l'antenne, et je tenais tout d'abord à vous dire combien votre émission est formidable ; d'ailleurs, je l'écoute tous les jours"
Ainsi va de plus en plus la radio, quelle que soit la station. Plus de journalistes faisant des enquêtes et des reportages, mais à la place des animateurs (et animatrices) qui se contentent de choisir un sujet et de faire appeler des auditeurs qui sont trop heureux de passer à la radio, donner leur avis, raconter leur petit cas personnel. Et on passe à autre chose, sans analyse, sans synthèse, sans perspectives, mais avec une page de publicité (il faut bien vivre !)
Hier par exemple, sur RTL, Élisabeth Martichoux a été toute contente d'apprendre qu'il existait une type de culture appelé biodynamique. Elle n'est pas venue pour rien ! Et si un journaliste professionnel avait été mandaté pour mener une enquête sur le fait (apparemment énorme) que les produits bio seraient vendus 70 % plus cher que leurs équivalents produits par l'agriculture "traditionnelle" (c'est à dire avec des traitements chimiques, et non telle que la faisaient nos ancêtres d'il y a un ou deux siècles), on en aurait appris peut-être un peu plus, avec plus de rigueur et moins de témoignages n'engageant que quelques personnes.
Cela me rappelle les joutes des historiens entre témoignages et histoire avec un grand "H" !
Et au final, rien sur ce chiffre qui semble tout de même un peu fort de café (du commerce équitable, bien sûr !) de 70 %.
Que de temps en temps, comme les micro-trottoirs télévisés, il y ait quelques témoignages de la France profonde à l'antenne, ok ; mais que cela devienne systématique sur toutes les stations, où finalement on paie des journalistes pour un travail de simple animateur, cela devient très inquiétant en plus d'être très énervant. Le prétexte d'être "plus près des auditeurs" ne tient pas face à la nécessité d'une rigueur professionnelle et une véritable déontologie journalistique.
Et les grilles de rentrée ne semblent pas aller contre cette tendance !
Cela mérite pour le moins une marmotte d'argent, et toute notre vigilance !

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